L’enfance est une maladie dont on ne guérit jamais (chanson de Jean Ferrat)
La découverte de l’autre
Tout commence très tôt.
Avant la dernière guerre Robert Gallay s’était passionné pour la vie montagnarde traditionnelle en parcourant la Tarentaise et la Maurienne.
Dès 1941 le père artiste peintre et la mère dessinatrice et sculpteur emmènent leur fils de trois ans à la découverte du Tessin, l’accès à la France n’étant plus possible.
Entre 1941 et 1947, puis à nouveau en 1950 c’est, pour l’enfant des villes né dans le gris de la guerre, la découverte d’un monde paysan encore intact et de la nature sauvage. Tout engagement commence par des éblouissements, l’aventure en car, à bicyclette, à pied, de vallée en vallée, de villages en alpages, par tous les temps.
Thèmes
Trois stocks d’images fortes imprègnent la conscience de l’enfant : d’abord la nature sauvage, les torrents, les fougères géantes et les rochers, ensuite les villages, les églises baroques aux longs clochers et les fresques sur les façades, les mosaïques de marbre des autels et les anges candélabres, enfin le monde paysan entre alpages et châtaigniers. Une totalité homme-nature nouvelle se révèle.
De retour dans la ville, recherche d’un monde où pourraient coexister la pierre, l’homme et l’étrange. On lit Les sept boules de cristal (1948) et Le temple du soleil (1949) et on se découvre, dans le prolongement des jeux d’Indiens, une passion pour l’Amérique précolombienne à la fois archéologie et ethnologie, à la fois temples de pierres et coiffures de plumes. Eviter à tout prix de morceler la réalité.
On plonge avec passion dans l’étude de l’écriture et du calendrier maya et l’on peint des costumes réunissant Indiens d’Amérique du Nord, Aztèques, Mayas et Incas.
Questions
De cette première période reste l’hésitation constante entre art et science, entre archéologie et ethnologie et une question qui ne se posera et sera résolue que bien plus tard : comment dépasser une approche empathique de la réalité humaine pour construire un discours scientifique ?
Une toute première publication
– GALLAY (A.). 1958. Méditation sur un bas-relief maya. J. de Genève, 75, 29-30 mars.
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