La découverte des Dogon
Passionné d’archéologie amérindienne et de hiéroglyphes mayas, nous nous retrouvons en août 1962 en Afrique, au Mali, suite une demande transmise au professeur Leroi-Gourhan par Germaine Dieterlen, collaboratrice de Marcel Griaule, demande que nous avons, … en toute méconnaissance de cause, sitôt acceptée.
Il nous faudra attendre presque deux ans pour découvrir réellement le pays, au Sahara d’abord (mission de l’IGN décembre 1963-janvier 1964), puis sur la falaise de Bandiagara (février 1964).
Herman Haan était un architecte hollandais. Il avait parcouru seul, à pied, l’ensemble de la Falaise et avait pour la première fois identifié le potentiel archéologique des grottes funéraires de la région. Dès 1964, il organise, en collaboration avec l’anthropologue J. Huizinga, de l’Université d’Utrecht, une série d’expéditions afin d’étudier les grottes sépulcrales encore intactes. Il met au point pour cela une nacelle d’aluminium sphérique permettant de hisser les chercheurs jusqu’aux grottes les plus inaccessibles de la Falaise et expérimente l’engin dans le port d’Amsterdam.
Nous nous joignons à l’expédition. Ayant encore à l’esprit l’expérience des Mournouards, nous réussissons à convaincre Herman Haan de procéder au relevé détaillé des sépultures conservées dans la grotte P.
Les « structures latentes » de la grotte P (carnet de terrain)
Thèmes
Cette rencontre totalement contingente est à l’origine de la découverte d’un terrain sur lequel nous nous engagerons, irrégulièrement, puis de façon plus approfondie, jusqu’à ce jour.
A cette nouvelle découverte de l’altérité, suivant l’expérience déjà lointaine du Tessin, s’ajoutent désormais une obligation de connaissance, de cohérence et d’engagement sur le long terme, une condition essentielle de notre travail.
Questions
Une question que nous nous poserons désormais : comment dépasser la contingence d’un terrain particulier pour accéder au général. Nous serons utile, pensons nous, que si nous abordons ce terrain dans la perspective d’une connaissance plus générale. Au delà des Dogon, nous devons ouverture au Mali, à l’Afrique et également à tous.
Réponses
L’Afrique nous apporte désormais la réponse à une préoccupation très ancienne : celle de s’engager dans une pratique dans laquelle ethnologie, archéologie et ethnohistoire seront associées.
Un bilan, une quarantaine d’années plus tard
– GALLAY (A.), HUYSECOM (E.), MAYOR (A.). 1995. Archéologie, histoire et traditions orales : trois clés pour découvrir le passé dogon. In : HOMBERGER (L.), ed. Die Kunst der Dogon. Cat. d’exposition (1995 ; Zürich). Zürich : Museum Rietberg, 19-43.
– GALLAY (A.), MAYOR (A.) 2007. Archéologie de la diaspora dogon de Kani na (Mali) : tradition céramique et diversification linguistique. Bull. de la soc. des Africanistes (à paraître)
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